VGA SPORT SANTÉ

SPORT SANTÉ : ENTRETIEN AVEC LE DR PIERRE GARÇON

par | 17/06/2016

Quelle a été votre motivation personnelle dans la création de l’activité « Sport Santé » à la VGA Saint-Maur ?

Avant de vous répondre, je voudrais d’abord tenter de vous dessiner les contours de ce qu’il faut entendre par « Sport Santé ».

Chacun commence à savoir que, contrairement à ce que peut dire la chanson, ce n’est pas « ne rien faire » qui conserve la santé mais, bien au contraire, être et rester actif.

Pour autant, il existe plusieurs niveaux de liaison entre Sport et Santé.

La pratique d’une activité physique, que ce soit pour son plaisir ou/et son bien-être, alors que l’on jouit d’une parfaite santé et que l’on souhaite juste « s’entretenir », c’est déjà et à tout âge, du « Sport Santé ». Les médecins appelleront cela de la prévention primaire.

Lorsque l’on est affecté d’une pathologie particulière, qu’elle soit ostéo-articulaire, métabolique ou cardio-vasculaire (mais pas que), l’exercice physique est vivement recommandé car les preuves de ses nombreux avantages attendus ne font que s’accumuler, ne serait-ce que par la significative limitation du traitement médicamenteux. C’est de la prévention secondaire.

En cas de rémission ou de guérison, il est démontré pour nombre de maladies, je pense par exemple au cancer du sein, que le sport est un moyen avéré de réduction du risque de récidive. On parlera alors de prévention tertiaire.

Cela étant dit, je vais à présent répondre à votre question.

Ma motivation à développer le « Sport Santé » à la VGA Saint-Maur est très claire et tient au triple intérêt que je porte à la fois à la chose médicale, au sport en général et à la VGA Saint-Maur en particulier.

S’agissant de ma passion première, il faut savoir que je suis médecin et chirurgien du sport, que j’ai eu la chance d’être l’assistant du réputé Professeur Gérard Saillant et que cette rencontre m’a grandement influencé. L’impulsion du « Sport Santé » qu’il a récemment donnée avec le succès que l’on sait dans la région de Biarritz n’est pas non plus étrangère à ma motivation actuelle.

J’ai eu la révélation du sport avec la découverte du judo, discipline que je considère comme bien plus qu’une simple activité physique et que je pratique depuis bientôt près d’un demi-siècle, toujours avec le même bonheur.

Quant à mes relations avec la VGA Saint-Maur, c’est également une longue et vieille histoire. C’est grâce à elle que j’ai pris goût au sport, en premier lieu au judo à qui je dois énormément, et que j’ai pu nouer de solides et belles amitiés. Je pense en particulier à la famille Lesage. Permettez-moi également d’avoir une pensée pour mon Papa qui, en son temps, s’était largement investi parmi l’équipe de médecins de la VGA Saint-Maur. C’est donc aussi quelque part un peu son flambeau que je reprends.

Finalement, le développement du « Sport Santé » à la VGA Saint-Maur dans ses trois composantes préventives s’est imposé à moi comme une évidence, un peu comme pour boucler une boucle. Si bien que je n’ai pas mis longtemps pour accepter la mission que m’a proposée Jean-François Bedu.

Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer et/ou que vous rencontrez encore ?

Mon Maître en chirurgie n’avait de cesse de répéter à ses élèves qu’il n’y avait pas de problèmes et qu’il n’y avait que des solutions.
J’ai gardé de son enseignement une façon positive de voir les choses de sorte que je n’ai pas spontanément identifié de difficulté insurmontable dans la mise en œuvre du projet, bien conscient cependant de l’immensité du chantier et qu’à chaque jour suffira sa peine.

Je voudrais surtout vous dire que la construction du « Sport Santé » dans notre Club est le fruit de l’implication de toute une équipe.

Je citerai en premier lieu Kevin Didier, notre agent de développement, véritable cheville ouvrière de l’édifice. Mais aussi Jean-Pierre Balloux et son rôle actif dans le « Sport Santé » en entreprise autant que Bertrand Cottini pour son accompagnement de nos athlètes de haut niveau car la santé de nos champions compte également. Sans oublier Marie-José Gonzalez et Marie-Francoise Prugnat, membres de notre commission « Sport-Santé ».

Quels sont vos perspectives et vos espoirs dans le développement du « Sport Santé » à la VGA Saint-Maur (et au-delà) ?

Le chemin parcouru depuis le début est déjà important.

Une section « Sport Santé », en prévention primaire et secondaire, existe depuis deux saisons et se développe à grande vitesse sous la houlette de Kevin Didier.

Nous avons déjà fait sortir le sport de ses lieux traditionnels de pratique pour l’orienter, toujours dans une ambition d’amélioration de santé publique, vers la ville, l’entreprise et même l’hôpital.

Je nourris l’espoir que l’idée du « Sport sur Ordonnance », qu’il s’agisse de prévention secondaire ou tertiaire, devienne vite une vraie réalité à Saint-Maur.

La conjoncture actuelle est favorable, notamment depuis que la reconnaissance d’une prescription médicale d’activité physique a été inscrite dans la loi.

Notre commission a récemment organisé une réunion multidisciplinaire sur ce thème en rencontrant un vif succès, preuve que le sujet intéresse et que les divers acteurs saint-mauriens sont prêts à se mobiliser pour cette cause.

Certes, tout n’est pas encore réglé. Car en effet, si la question de la formation des médecins et de la labellisation des structures sportives ne semble pas trop compliquée à résoudre, la problématique du financement de la procédure reste encore floue.

Beaucoup de choses peuvent encore s’envisager. Avouez, par exemple, qu’un parcours de santé le long de nos bords de Marne, guidé par une application smartphone aux couleurs « bleu et or » de la VGA Saint-Maur, ce serait assez sympa, non?

À terme, je souhaiterais que les saint-mauriens éligibles aux diverses dispositions du « Sport Santé » puissent se voir proposer un accueil et une prise en charge adaptés au sein des multiples sections de la VGA Saint-Maur, bien sûr!

Le bénéfice serait à la fois général et partagé: moindres dépenses de santé publique, vecteur de développement pour notre Club, meilleure préservation de la santé de chacun.

Cette idée me ravit, d’autant que nous toucherons là à un principe fondamental du judo: l’entraide et la prospérité mutuelle.

Au sein de la boucle de la Marne, une seconde boucle serait bouclée!