Un ami m’avait proposé d’aller à la fameuse Japan Expo, informaticien, un peu « geek » forcément, joueur à mes heures, influencé par la culture « Manga » comme toute la génération club Dorothée, l’idée était tentante. Dimanche matin, mobile et motivé, me voilà au volant de mon auto direction centre des expositions Paris Nord. Arrivé là-bas, je parque mon engin et constate que si le prix du billet d’entrée, que j’avais consulté préalablement, n’était pas exorbitant, il aurait fallu le multiplier par deux en comptant le prix du parking. Pour compenser – ou l’inverse -, trente minutes séparent le parking de la billetterie et ses serpentins d’accès. Les concepteurs de l’endroit ont donc certainement pensé à tout, y compris au temps de marche rapide journalière préconisée par les médecins. Deux heures après mon départ, mes amis retrouvés, ayant acquitté le droit de passage, me voilà face à l’objet de mon attente, en territoire nippon … ou pas.
Beau à croquer ?
Nous pénétrons dans les deux halls gigantesques du parc des expositions de Villepinte. Le premier à moitié rempli de boutiques encourage fortement aux collections en tout genre. A cette occasion, je constate avec intérêt que le salon n’est pas sectaire pour le moins, les figurines nippones partagent de façon surprenante leur espace avec des figurines et t-shirts d’autres régions du monde, de Disney à DC Comics en passant par Star Wars. De nombreux stands donnent également la possibilité de se faire croquer à la mode « Manga », d’acheter des posters ou encore d’acheter un dessin à la demande, réalisé sur place. Ne pouvant être de toutes les passions chronophages, la mienne étant le bénévolat, mes références sont quelques peu datées et je me laisse donc guider par mon imagination parmi les personnages colorés, mélange de lycéens armés, robots post apocalyptiques, ninjas biomécaniques, samouraïs vampires et paysans pirates – peut être ai-je mélangé les associations -…
Madeleine ? avec ou sans sucre ?
Puisque le japon est le royaume des jeux vidéo, impossible de ne pas assister aux dernières démonstrations des sorties du moment ou à des championnats de gamers s’affrontant sur des plateformes aux acronymes tels que « L.O.L. », comprendre « League of Legend » et non pas « laughing out loud ». Çà et là également, quelques reliques cathodiques de ma jeunesse, rappelle de mon point de vue qu’à l’image en musique, des boys bands des années 1990, tout n’est pas forcément à conserver. Malgré tout, justement, tout le monde ne semble pas de mon avis, certains se bagarrent encore avec Mike Tyson à l’apogée de sa gloire, alors que d’autres révisent la grande époque des classiques des bornes d’arcades. A quelques pas, des championnats de jeux de danse avec les fameux tapis/manettes. Plus loin, une image familière des écoles de danse, un groupe de gens suit une chorégraphie à ceci près que les professeurs sont numériques. Non loin encore, quelques volontaires essais les nouveautés et des animations dont le décors est inspirés des jeux vidéo.
Nippon… ni mauvais…
Malgré tout, pourtant cherchées, quelques présentations succinctes de la culture traductionnelle japonaise me laissent sur ma faim. Deux très grands halls et pas de quoi voir quelques photos de paysage, voilà l’impression. Ici c’est la culture japonaise, mais à regret la présence omniprésente des stands boutique, me donne surtout une impression de consumérisme. Après quelques heures à piétiner, quelques performances à la marge d’arts martiaux et de danse amateur, je sens la lassitude me gagner. Je ne retrouve pas, avec trop ou pas assez de temps peut être, mes représentations romantiques, me laissant comme un gout de vraiment trop peu. Heureusement, ce qu’il y a à voir en réalité ne se trouve pas derrière les stands mais de l’autre côté. L’âme de Japan Expo, en tout cas celle que je retiens, c’est le public et parmi celui-ci en particulier les « cosplayers ». Sous cet aspect, l’événement prend une autre dimension.
Kata de kabuki sans kana ni kanji
Le cosplay, contraction de « costume » et « play » est l’art de se déguiser en personnages de productions animées au sens large, en particulier ceux des dessins animés et des jeux vidéo. A la différence du simple jeu de déguisement, le cosplay sous-entend jouer les personnages et par son aspect « japanimation » un aspect coloré. Il est, par exemple, possible contrairement à l’image morbide, donc sombre, des vampires en Europe, d’en croiser habillés de couleurs claires et vives. Les techniques varient, maquillage, body painting, vêtements, accessoires diverses comme les lentilles de contact, les perruques, ailes, capes etc… Adolescent, j’ai été tour à tour ska, grunge, reggae et j’en passe, par ailleurs amateur de jeux de rôles, il me semble retrouver, comme peut l’être l’univers gothique, sans revendication, une recherche d’expression et d’esthétisme, en l’occurrence plus exubérante, mais plutôt généreuse, ludique et ouverte : les cosplayers se prêtent d’ailleurs volontiers, au jeu des photos et des selfies. L’approche contrairement aux craintes d’un univers de passionnés, n’est donc pas tournée vers elle-même. De par le jeu et la mise en scène, elle tient du spectacle vivant. D’ailleurs, certains personnages sur échasses s’apparentent aux performances de rue.
Conclusion de ma journée, ce festival est à voir une fois certainement, mais la prochaine fois, je chercherai plutôt un festival de « cosplayers » pour aller à l’essentiel et je n’oublierai pas mon appareil photo.
Bonne vacances à tous les adhérents, tous les salariés et tous les bénévoles de la VGA Saint-Maur.
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© Photos Alaric de Laroque